24 décembre 2006

Sin city

   J'ai eu la -hum- chance de voir Sin City. Bien sur le film ai reçu une bonne critique ainsi que l'aval de l'auteur, je dois avouer que je suis déçu. Je n'ai pas retrouvé dans le film la force du trait de Franck Miller. La série, parue en sept volumes à ce jour, perd de sa magie lors du passage sur grand écran.

   Il faut savoir que seuls les chapitres les plus marquants de la série ont été utilisés, dans des versions tronquées qui plus est. Nous y trouvons, entre autre, Le Grand Carnage, Cet enfant de Salaud et The Yellow Guy. Alors, pour ceux qui ont lu les albums sans voir le film, attendez-vous à être déçus ! 
   Exemple le plus frappant : la danse de Sandy perd toute sa féerie, l'image n'ayant pas la finesse du jeu d'ombre et de lumière posé sur le papier par M. Miller. De même, l'ensemble de l'histoire de The Yellow Guy n'a pas cette saveur âcre qui nous fait attendre la fin et donne tout son poids au : « Je lui retire son arme... puis l'autre ».

   Pour résumer, je dirai que ce film est à éviter si vous voulez garder intactes les émotions que vous a procuré la série dessinée. Parlons maintenant de cette série où Franck Miller déploie tous ses talents. A commencer par celui de dessinateur, sa maîtrise du noir et blanc allant jusqu'à produire des pages ou l'on devine les silhouettes à travers le jeu d'ombre et de lumières. Ceux qui ont lu les danses de Sandy en savent quelque chose...

    Le scénariste prend le relais : la psychologie des personnages est l'un des piliers de la série.  De plus, les albums se situant dans la même ville (Sin City), les histoires s'entrecroisent, voir s'entrechoquent. L'auteur s'amuse à placer au long de la série les personnages des albums précédents en toile de fond. 
   Enfin, F. Miller s'amuse à multiplier les références internes Exemple : pour ceux qui ont la chance de posséder la série Liberty, regardez bien les boucles d'oreilles des filles, vous y trouverez le symbole de la P.A.X. ! De même, les shurykens de Mya sont inspirés de Dark Knight. L'apothéose étant le  7e album L'Enfer en Retour. Ici, M. Miller s'amuse à faire défiler devant les yeux du lecteur l'ensemble de ses travaux ; Liberty, 300, Robocop II pour n'en citer que quelque uns. 

    Pour conclure, je conseille à tous les amoureux de la vraie BD de s'acheter les albums de Sin City, édités chez Rackham
Cette série est la symbiose de ce que Franck Miller a fait de mieux.

4 décembre 2006

La BD est-elle un produit de luxe ?

Pas encore, mais ça ne saurait tarder !
 
    Le dernier album de Anita Bomba, dessiné par Cromwell, est sorti aux éditions Albin Michel. Cromwell est un auteur talentueux,au trait fortement influencé par le Punk des années 80. Et pour ceux qui veulent en prendre plein la gue***, il y a La Crève de Riff Rebb's, un album qui prend aux tripes. Je vous recommande aussi la lecture des trois tomes des Aventures de Serge Wladi dont la réédition est une bonne chose (Avec des titres comme Le bal de la sueur ou Aaaaargl!).
   Et de réédition, il en est aussi question avec Anita Bomba car tous les heureux possesseurs des anciens albums se sont retrouvés avec un 5ème tome beaucoup grand, luxueux… et cher ! (si,si)
 
   Depuis quinze années que je collectionne, je note la date, le prix et le lieu d’achat de chaque BD qui vient dans ma collection. Ce qui me permet de dire que les premiers albums de Anita Bomba étaient vendus à 54F. Soit 8.23€.  Neufs. Aujourd’hui, les albums sont à 13.90€. Soit une augmentation de… 68.96%
 
    Et que dire des titres qui ont perdu de leur saveur ? Nous sommes passés de Un jour j’ai arrêté de bosser et C’est pas parce que je suis pauvre à des titres comme La Misère ou Poussière d'ange.
La misère, c’est de voir combien cette BD qui était drôle et pas cher est en passe de devenir un objet de Luxe destiné à une tout autre catégorie de personnes que ceux qui l'ont suivie jusqu'à aujourd'hui.
No future, punk is dead...