27 juin 2007

Impondérables

   Binet est un auteur capable d'auto-dérision -il suffit de lire les premières planches des Bidochons pour s'en rendre compte- et de plonger dans la noirceur des tréfonds de l'âme humaine... avec Déconfiture au petit déjeuner (Ouvrage très très sombre).

    Alors quand la dérision rencontre la noirceur, cela donne Propos Irresponsables, série de quatre ouvrages plus féroces à chaque fois. Pourtant, l'on se prend de tendresse pour ces personnages qui gaffent, bafouillent, se ratent et sont tellement ... humains.

     Les Propos Irresponsables sont devenus des Impondérables, ce titre (avec le "a" mis en valeur) correspondant mieux au sujet. En un mot comme en cent, cette série est à regarder d'un oeil neuf ! L'auteur évite l'écueil de la facilité et nous fait rire -jaune- avec le malheur des gens... C'est cruel, féroce, mais tellement drôle.

3 juin 2007

L'épouvantail pointeur

   Paru dans un format particulier, cet album est de ceux qui servirent à l’ouverture de la collection «carrément BD». On trouve Eric Omond au scénario et Boris Beuzelin au dessin.

   Au premier abord, le dessin façon gribouille choque l’œil et ne donne pas envie de prolonger la lecture. Puis on se lance et l’on s’aperçoit bien vite que les gribouillis sont des crayonnés de bonne facture… et que l’histoire ne saurait être cohérente sans ce trait qui n’en est pas un. 
   
La base du scénario est un classique du genre : un pouvoir paternaliste justifie le couvre-feu par la possibilité de faire une mauvaise rencontre  incarnée en la personne d’un épouvantail… agent d’état!(!). Et quand celui-ci est licencié, le voici devenu épouvantail pointeur. La suite de l’histoire ne pouvant être dévoilée sans lui faire perdre tout son sel, je ne peux qu’ajouter qu’il s’agit d’une belle histoire à la Roméo et Juliette. Surprenant, voir dérangeant, cet album est un ovni dans une collection, mais un ovni indispensable.