Une décénnie "éd'mi"

   Eh oui... Cela fait 15 (quinze) années que je collectionne les Petits Mickey.

Durz de prendre un tel coup de vieux! Mais quelle joie de voir cette collection à laquelle j'ai consacré beaucoup de temps. Et d'argent (Ah, les joies du régime nouilles/pates/riz pour payer les BéDés!) 

   Mais, me direz-vous, comment en es-tu arrivé là? J'ai commencé par dévorer Astérix dans la bibliothèque paternelle, avec une bonne pincée de Tintin et Lucky Luke. Ensuite, j'ai mal tourné. J'ai découvert Gotlib, Lauzier, Reiser et les albums de Jacobs (Blake et Mortimer). Les bibliothèques municipales sont venues ajouter les BD de Michel Vaillant, Sammy et les gorilles ainsi que Gil Jourdan. Sans oublier Scènes de la vie de Banlieue et Rencontres du 3ème sale type.

   Quand est venu pour moi le temps de commencer ma collection, je me suis offert les 11 albums de Jonathan (dessiné par Cosey) ainsi que les 9 albums du Génie des alpages. Je suis F.A.N. de ces deux dessinateurs auxquels je compte bien consacrer quelques articles.

   Quelques chiffres pour ceux qui les aiment: la collec' comptait 21 albums au départ, une cinquantaine au premier déménagement. Elle a dépassé les 1600 albums avant de stagner aux alentours de 1500 albums aujourd'hui. La déplacer prenait deux mètres cubes au dernier déménagement(!) et occupe aujourd'hui un "mur" de 4m80 par 2m20.

Chroniques de la Lune Noire

   L’avant dernier tome des Chroniques de la Lune Noire vient de paraître. Avis aux amateurs : pas d’inquiétude, cet album ne vient pas renouveler le genre. Le triptyque baston-magie-monstres fonctionne à plein régime à longueur de pages, au point qu’on se croirait chez Soleil(!).

    Soyons honnêtes, cette série ne brille pas par sa finesse. Le scénario étant des plus -hum- crédibles avec un aventurier type Gros Bill qui devient (dans le désordre et j’en oublie) :
    - Expert en art martiaux
    - Seigneur et Maître d’une Succube
    - Archimage en Magie Noire
    - Seigneur de guerre puis Empereur

Tout en étant Maître des Vents…

    C’est beaucoup pour un seul homme (lequel est d’ailleurs demi-elfe). Mais nous sommes dans le monde à Dédé (AD&D ou Advanced Donjon & Dragons pour les néophytes) où les filouteries dans ce genre sont foison (filouteries dénoncées avec humour dans Les aventures de Croc le Bô, éditions Delcourt).

   Selon moi, le meilleur album de la série et le n°5 : La Danse Écarlate. Cet album -chant du cygne de Ledroit- est fortement inspiré par Salamboö de Druillet dont il reprend certaines des planches de la grande bataille. La série a ensuite perdu beaucoup de son intérêt lorsque le relais été passé à Pontet dont le trait n’a pas la même force. Au point que ce 13ème et avant-dernier album ressemble plus à un match de catch entre héros body-buildés façon comics qu’à la dernière (?) bataille d’une série d’Héroïc Fantasy; on continue pourtant à acheter la série, histoire de voir comment cela va se terminer.

Scènes de la vie de banlieue

Vous ne connaissez pas Marcel Miquelon.

Vous ne comprenez pas pourquoi je commence mes mels par "Salutre".

Pour vous, les graphime des anées 70 se résume à des affiches psychédéliques sans interêt.

Et Dieu les babas dans tout ça?

 

    Pour ceux qui ne connaissent pas toutes les réponses, voici THE réponse. Une intégrale comme jamais je n'ai osé en rêver... Ici, le bonheur est à la hauteur des promesses: les planches ont été restaurées dans leurs couleurs d'origine. (je le sais, j'ai la chance de posséder une édition originale de Scènes de la vie de Banlieue).

 

    Avec cette intégrale, vous découvrirez la vision du bonheur promis par et avec le béton des années 70 à travers les yeux d’un écolo de la même époque. Et pour ceux qui connaissent déjà, c’est que du bonheur… car Les Humanos ont eu la riche idée d’intégrer à cette intégrale des planches inédites en album.

Je vous jure qu'elles sont exceptionnelles.

 

    Alors, même si vous ayez les albums souples de la collection Pilote (dont les couvertures et couleurs sont indéniablement supérieures à celles des éditons suivantes), gardez les précieusement et courez acheter cette intégrale qui mérite bien son nom.

Spirou & Fantasio à Tokyo

    Une fois n'est pas coutume, je vais parler de quelque chose que je n'aime vraiment pas: le tome 49 des aventures de Spirou et Fantasio. Je suis un inconditionnel des Spirou et Fantasio parus sous la plume de Franquin ou celle de Tome & Janry. Machine qui rêve était le champ d'adieu de Tome & Janry à Spirou, il est mort et enterré. Mais là...

Cet album pue la résurrection commerciale.

Je vous livre l'avis de Colargol, trouvé sur Amazon:

  "Ayant découvert Spirou et Fantasio d'abord avec Franquin en BD et avec Tome & Janry dans les spirou de l'époque, les auteurs avaient su, à l'époque, insuffler une vague de dynamisme tout en préservant la fraîcheur du personnage enfanté par Rob-Vel et sublimé par Franquin. Une prouesse qu'est loin très loin d'égaler le Duo Morvan/Munuera tout aussi bon dessinateur qu'il soi (même si je ne suis pas fan, il faut reconnaître son talent).

  Cependant, mettre les unes à la suite des autres des courses poursuites sans réel lien, plonger Spirou (et Fantasio) dans un univers certes documenté mais pas assez fouillé et lui donner encore ces attitudes figées de poseur judoka au sourire ulra-brite"  dénature complètement la spontanéité et le caractère du (des)personnage(s). Je pense qu'il est temps de passer la main à une équipe qui arrêtera de dénaturer la série et saura retrouver son sel comme l'avaient fait Tome et Janry. Il y a dans la BD franco-Belge nombre de talents qui sont largement à la hauteur.

  Cela n'enlève rien au talent des auteurs, il se trouve qu'à mon avis, ils ne correspondent par à l'univers de Spirou."

Tout est dit.

Yoko Tsuno

J’ai eu la chance de découvrir Mlle Tsuno avec le premier album: Le trio de l’étrange. Je n’avais toujours pas eu le courage de m’offrir les albums jusqu’à ce que les éditions Dupuis aient la bonne idée d’éditer une intégrale des aventures de Yoko Tsuno(ce qui va soulager ma bibliothèque).

Surprise! Au contraire de nombreuses autres intégrales, celle-ci ne reprend pas l’ordre de parution mais regroupe les albums par thèmes. Cette décision se justifie à la lecture : les sauts chronologiques présents lors de la parution d’origine sont effacés et les différentes sources d’inspiration de l’auteur apparaissent clairement. Celui-ci nous fournit d’ailleurs des documents de travail et crayonnés originaux, petits plus qui font plaisir à l’amateur d’inédits que je suis.

Un seul regret : les couvertures ne sont pas reproduites au format d’origine. Pour le reste, c’est que du bonheur. Alors si vous n’avez pas les albums de Leloup, craquez pour cette intégrale de bonne qualité.